Tunisie : Les autorités doivent mettre fin à la répression contre l’opposition politique et libérer les détenus

Tunisie : Les autorités doivent mettre fin à la répression contre l’opposition politique et libérer les détenus

Les autorités tunisiennes doivent immédiatement libérer les opposants politiques, Noureddine el-Bhiri et Fathi Baldi, actuellement détenus, et mettre fin à l’abus des pouvoirs d’exception pour soumettre des membres de l’opposition politique à des arrestations arbitraires et à d’autres violations des droits humains, a déclaré la CIJ aujourd’hui.

Les finalistes du Prix Martin Ennals 2021 mettent en lumière les abus de régimes autoritaires

Les finalistes du Prix Martin Ennals 2021 mettent en lumière les abus de régimes autoritaires

Soltan Achilova, Loujain AlHathloul et Yu Wensheng, trois éminent-e-s défenseur-euse-s des droits humains qui mènent leur combat pour les libertés dans des États autoritaires sont les finalistes du Prix Martin Ennals pour les défenseur-euse-s des droits humains 2021. La CIJ est membre du jury.

Au Turkménistan, l’un des pays les plus isolés au monde, Soltan Achilova documente les violations des droits humains par le biais du photojournalisme.

Loujain AlHathloul est une éminente défenseuse de l’égalité des sexes et des droits des femmes détenue en Arabie saoudite.

L’avocat Yu Wensheng a défendu les droits de plusieurs de ses compatriotes et de militants des droits humains avant sa condamnation et son emprisonnement en Chine.

Les finalistes se distinguent par leur courage et leur engagement infaillible pour les causes qu’ils défendent malgré les nombreuses tentatives de leurs gouvernements respectifs de les réduire au silence.

« Chaque année, des milliers de défenseur-euse-s des droits humains sont persécuté-e-s, harcelé-e-s, emprisonné-e-s, voire tué-e-s. C’est un honneur pour la Fondation Martin Ennals que de célébrer les finalistes de notre Prix 2021, qui ont tant fait pour les autres ; les épreuves qu’ils ont traversées sont emblématiques de la précarité à laquelle se retrouve confronté le mouvement des droits humains aujourd’hui », note Isabel de Sola, directrice de la Fondation Martin Ennals.

« Les États autoritaires tendent à croire qu’il suffit d’emprisonner ou de censurer les défenseur-euse- s des droits humains pour que le monde les oublie. Pendant la pandémie de COVID-19, on aurait pu s’attendre à ce que les mesures de confinement parviennent à davantage empêcher les gens de s’exprimer. Les finalistes de cette année sont la preuve vivante que rien n’est plus éloigné de la vérité », ajoute Hans Thoolen, président du Jury.

Les finalistes 2021

Au Turkménistan, l’un des pays les plus isolés du monde, la liberté d’expression est inexistante et les journalistes indépendants travaillent au péril de leur vie. Soltan Achilova, une photojournaliste âgée de 71 ans, documente les violations des droits humains et les problèmes sociaux qui touchent les Turkmènes dans leur vie quotidienne. C’est l’une des rares journalistes du pays à oser signer des articles indépendants malgré le contexte répressif dans lequel elle travaille et les épreuves qu’elle a traversées.

En Arabie saoudite, les femmes sont encore confrontées à plusieurs formes de discrimination de genre : le Royaume figure parmi les dix derniers du classement établi par le Rapport 2020 sur la parité entre les hommes et les femmes dans le monde, publié par le Forum économique. Loujain AlHathloul, 31 ans, a été l’une des principales figures du mouvement « Women to drive » et milite pour l’abolition du système de tutelle masculine. Elle a été emprisonnée en 2018 pour des motifs liés à la sécurité nationale avec plusieurs autres militantes. Torturée, privée de soins médicaux et placée en cellule d’isolement, Loujain a été condamnée à cinq ans et huit mois de prison le 28 décembre 2020.

En Chine, plus de 300 militants des droits humains et avocats ont disparu ou ont été arrêtés en2015 lors de la vague de « répression 709 ». Yu Wensheng, 54 ans, a abandonné sa carrière florissante d’avocat d’affaires pour défendre l’un de ces avocats détenus, avant d’être lui-même arrêté. Yu Wensheng est aujourd’hui détenu depuis près de trois ans ; on lui a écrasé la main droite en prison et son état de santé se détériore de jour en jour.

Cérémonie de remise du Prix en ligne le 11 février 2021

Le Prix Martin Ennals 2021 sera remis à l’un-e des trois finalistes le 11 février 2021 lors d’une cérémonie en ligne co-organisée par la Ville de Genève (Suisse) qui soutient le prix depuis de nombreuses années.

Contact

Olivier van Bogaert, directeur media & communications, représentant la CIJ dans le jury du MEA, t: +41 22 979 38 08 ; e: olivier.vanbogaert(a)icj.org

Chloé Bitton, responsable de la communication, Martin Ennals Foundation, t +41 22 809 49 25 e: cbitton(a)martinennalsaward.org

MEA Finalists Bios-2020-FRE (Bios des finalistes, PDF)

Huda Al-Sarari (Yémen) est la lauréate du Prix Martin Ennals 2020

Huda Al-Sarari (Yémen) est la lauréate du Prix Martin Ennals 2020

Le Prix Martin Ennals 2020 a été décerné à Huda Al-Sarari, avocate yéménite et militante des droits humains. Elle était une des trois femmes sélectionnées par le  jury, dont fait partie l’ICJ,  aux côtés de Sizani Ngubane, Afrique du Sud, et Norma Librada Ledezma, Mexique.

Co-organisée par la Fondation Martin Ennals et la Ville de Genève, la cérémonie de remise du Prix Martin Ennals 2020 s’est déroulée aujourd’hui, et, pour la première fois, dans l’histoire du Prix, les trois finalistes étaient des femmes.

« Les femmes défenseuses des droits humains sont confrontées aux mêmes risques que tout militant des droits humains, mais en tant que femmes, elles subissent aussi certaines formes de violence et de violations en raison de leur sexe. Elles sont souvent stigmatisées et ostracisées par des chefs communautaires, des groupes confessionnels, voire des membres de leur famille », a expliqué la Maire de Genève Sandrine Salerno.

« La Fondation Martin Ennals est très fière de rendre hommage et de soutenir cette année trois femmes résilientes qui œuvrent pour la défense des droits humains : notre lauréate Huda Al-Sarari ainsi que nos deux finalistes Sizani Ngubane et Norma Librada Ledezma. Nous espérons que le Prix contribuera à mettre en lumière leurs réalisations et à renforcer les mécanismes de protection autour d’elles », a souligné Philippe Currat, président du Conseil d’administration de la Fondation Martin Ennals.

« Il est extrêmement difficile d’être un défenseur des droits humains au Yémen, et cela est encore plus difficile pour une femme. Dans une société dominée par les hommes, je dois faire mes preuves peut-être dix fois plus qu’un homme », a dit Huda Al-Sarari.

Malgré les menaces, les campagnes de diffamation et les sacrifices qu’elle et sa famille ont subis, elle continue à se battre aux côtés des familles des disparus.

« Recevoir le Prix Martin Ennals 2020 pour les défenseurs des droits humains signifie tout pour moi. Cela me donne une grande force et m’encourage à poursuivre ce combat pour la justice. Je suis persuadée que le Prix jouera un rôle extrêmement important en permettant d’attirer l’attention sur le sort des victimes de détentions arbitraires, d’abus et de torture au Yémen », a-t-elle ajouté.

Hans Thoolen, président du jury du Prix Martin Ennals, a quant à lui déclaré: « Nous félicitons Huda pour le travail qu’elle a mené, non seulement dans le contexte de la guerre civile actuelle au Yémen, mais aussi dans un pays où les femmes luttent encore pour jouir de leurs droits civils et politiques. L’héritage de Huda est crucial, car ses enquêtes approfondies et sa recherche de responsabilité permettront de rendre justice aux victimes de violations des droits humains commises pendant le conflit. »

Cette année, les deux finalistes du Prix Martin Ennals 2020 sont Sizani Ngubane (Afrique du Sud) et Norma Librada Ledezma (Mexique).

Sizani est une militante des droits humains qui lutte pour l’accès des femmes à la propriété foncière dans les zones rurales sud-africaines. Elle aide également les femmes à accéder à l’éducation et se bat pour abolir la pratique traditionnelle d’ Ukuthwala, l’enlèvement et le mariage forcé de fillettes et de femmes.

Fondatrice de l’organisation Justicia para Nuestras Hijas, Norma a soutenu plus de 200 enquêtes sur des féminicides, des disparitions forcées et la traite d’êtres humains à Chihuahua, Mexique.

Toutes deux ont été félicitées par les organisations membres du jury Martin Ennals pour leur engagement et leurs formidables contributions dans leur pays respectif.

La Ville de Genève accueille la cérémonie de remise du Prix depuis 2008, en collaboration avec la Fondation Martin Ennals, dans le cadre de son fidèle engagement en faveur des droits humains. Le soutien de la Ville à travers la Délégation Genève Ville Solidaire reflète sa mission de promotion des droits humains à la fois au niveau local et dans le

Le jury du Prix Martin Ennals est composé de représentant-e-s de dix des plus importantes organisations de défense des droits humains : l’ICJ, Amnesty International, FIDH, Human Rights First, HURIDOCS, Service international pour les droits de l’homme, Brot für die Welt (Bread for the World), Front Line Defenders, Human Rights Watch, et l’Organisation mondiale contre la Torture.

Contact

Olivier van Bogaert, Directeur Médias & Communication, représentant de l’ICJ dans le jury du MEA, t: +41 22 979 38 08 ; e: olivier.vanbogaert(a)icj.org

Universal-MEA2020bios-News-2019-FRE (bios complètes des finalistes, PDF)

Pour voir la cérémonie

https://www.facebook.com/MartinEnnals/videos/2552501445008021/

 

 

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