Israel and the Occupied Territories: international rights groups decry increased harassment of monitors

27 May 2003 | News

The ICJ and other rights groups are deeply concerned about the increase of Israeli restrictions against human rights and humanitarian workers.

On May 21, Israeli Minister of Foreign Affairs Silvan Shalom said that “most human rights offices in the West Bank and Gaza strip provide shelter for Palestinian terrorists.”

This comment has no basis in fact and constitutes a further threat to the work of independent human rights organizations and workers in the Occupied Palestinian Territories. “We fear that such unsupported allegations are intended to intimidate local and international human rights defenders, and to prevent them from carrying out their daily work,” the organizations said.

Palestinian and Israeli human rights organizations have long suffered crippling restrictions on freedom of movement. Researchers carry out their work under circumstances of considerable personal danger, and many have suffered intimidation and harassment by the Israeli authorities and army while carrying out their work.

“In light of the Minister’s comments we fear such intimidation and harassment will further increase. Recently, threats to personal safety and restrictions on the activities of local and international human rights and humanitarian workers and peace activists have sharply increased”, said the organizations.

This year alone, the Israeli army has killed a foreign peace activist, Rachel Corrie and gravely injured two others, Tom Hurndall and Brian Avery. A foreign journalist, James Miller, was also shot dead by Israeli soldiers. A military investigation undertaken into Rachel Corrie’s killing reportedly found no wrongdoing, although the full findings have not been made public. It is not known whether the other events have been investigated: certainly, no findings on any of these killings or injuries have been released, and no judicial action taken.

At the same time, international human rights workers and peace activists are increasingly being arrested and threatened with deportation by the Israeli authorities. At least two have been deported in recent weeks, and several others are facing deportation orders. At least six foreign humanitarian workers have been refused entry to Israel, and growing restrictions are imposed on movement and activities of those already present in the country.

Of particular concern is the decision of the Israeli authorities on 9 May to condition entry of foreigners into the Gaza Strip to their signing a “waiver” which seeks to absolve Israel from responsibility for any death or injury caused by Israeli soldiers.

Among other things, the “waiver” states that those entering the Gaza Strip: “accept that the government of the state of Israel and its organs cannot be held responsible for death, injury and/or damage/loss of property which may be incurred as a result of military activity”.

The Gaza Strip was subsequently closed and remains inaccessible to foreigners, except diplomats and selected emergency relief workers.

These restrictions on the movement and activities of local and international human rights and humanitarian workers, peace activists, journalists and others are intended to reduce independent scrutiny of the human rights situation in the Occupied Palestinian Territories.

“Such restrictions on independent monitoring serious human rights violations can only aggravate the current atmosphere of impunity.” The organizations called on Foreign Minister Silvan Shalom and the Israeli authorities to:

  • Retract publicly the unfounded allegations made by Minister Shalom on 21 May 2003;
  • Put an end to harassment, intimidation, threats, and deliberate attacks on human rights defenders;
  • Cease arbitrarily arresting human rights defenders and foreign nationals. Those arrested should be charged with a recognized criminal offense, based on factual and public evidence;
  • Abide by the provisions of the Declaration on the Protection of Human Rights Defenders adopted on December 9, 1998 by the UN General Assembly and in particular its Article 1, which states that: “Everyone has the right, individually and in association with others, to promote and to strive for the protection and realization of human rights and fundamental freedoms at the national and international level;”
  • Immediately lift the restrictions on access imposed on the Gaza Strip and facilitate development work, humanitarian aid and human rights monitoring by providing full and unrestricted access to all; and
  • Conform with international human rights and humanitarian law in all actions and ensure that all killings and other violations are thoroughly and independently investigated.

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Les groupes internationaux de protection des droits dénoncent le harcèlement accru des observateurs

Amnesty International, la Commission internationale des juristes (CIJ), la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), Human Rights Watch (HRW), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) sont profondément préoccupés par l’augmentation des restrictions imposées par les Israéliens aux membres des organisations de défense des droits de l’Homme et humanitaires.

(Copenhague, Genève, Londres, New York, Paris/ 27 mai 2003)

Le 21 mai, le ministre israélien des Affaires Etrangères Silvan Shalom a déclaré que « la plupart des bureaux d’organisations de défense des droits de l’Homme en Cisjordanie et dans la bande de Gaza fournissent un abri pour les terroristes palestiniens ».

Cette déclaration est infondée et constitue une menace supplémentaire sur le travail des organisations de défense des droits de l’Homme et de leurs employés dans territoires occupés. « Nous craignons que de telles allégations sans fondement aient pour but d’intimider les défenseurs locaux et internationaux des droits de l’Homme, et de les empêcher d’effectuer leur travail quotidien », ont déclaré les organisations.

Les organisations palestiniennes et israéliennes de défense des droits de l’Homme souffrent depuis longtemps de restrictions qui paralysent leur liberté de mouvement. Les chercheurs effectuent leur travail dans des conditions dangereuses et nombre d’entre eux ont été victimes durant leur travail d’intimidation et de harcèlement de la part des autorités israéliennes et de l’armée.

« Au regard de la déclaration du Ministre, nous craignons que de tels actes d’intimidation et de harcèlement soient de plus en plus fréquents. Les menaces sur la sécurité personnelle et les restrictions sur les activités des organisations locales et internationales de défense des droits de l’Homme, des travailleurs humanitaires et des militants pacifistes ont augmenté brusquement » ont déclaré les organisations.

Cette seule année, l’armée israélienne a tué une militante pacifiste étrangère, Rachel Corrie, et en a gravement blessé deux autres, Tom Hurndall et Brian Avery. Un journaliste étranger, James Miller, a également été tué par des soldats israéliens. Une enquête militaire entreprise sur la mort de Rachel Corrie ne fait état d’aucune faute, bien que l’ensemble des éléments de l’enquête n’ait pas été rendu public. Nous ne savons pas si des enquêtes ont été ouvertes sur les autres faits exposés ci-dessus: il est néanmoins certain qu’aucun élément sur les homicides et blessures n’a été rendu public et aucune action judiciaire n’a été entreprise.

Au même moment, les militants internationaux des droits de l’Homme et les pacifistes sont arrêtés de plus en plus fréquemment et menacés d’expulsion par les autorités israéliennes. Au moins deux d’entre eux ont été expulsés dans les dernières semaines, plusieurs autres sont sous le coup d’arrêtés d’expulsion. Six militants humanitaires se sont vus refuser l’accès en Israël, et des restrictions accrues sont imposées sur les mouvements et activités de ceux qui se trouvent déjà dans le pays.

La décision du 9 mai des autorités israéliennes conditionnant l’entrée des étrangers dans la bande de Gaza à la signature d’un formulaire qui cherche à absoudre Israël de toute responsabilité en cas de mort ou de blessures causés par les soldats israéliens, est particulièrement inquiétante.

Ce formulaire « de décharge » stipule, entre autres, que ceux qui pénètrent dans la bande de Gaza « acceptent que le gouvernement de l’Etat d’Israël et ses organes ne peuvent être tenus pour responsables de la mort, des blessures et/ou des dommages/pertes de propriété, qui pourraient être subis du fait d’une action militaire ».

La bande de Gaza a été, par la suite, fermée et reste inaccessible aux étrangers, à l’exception des diplomates et d’un nombre limité de personnes fournissant l’aide d’urgence.

Les restrictions sur la circulation et les activités des défenseurs locaux et internationaux des droits de l’Homme et des travailleurs humanitaires, des pacifistes, des journalistes et autres ont pour objectif d’entraver l’examen indépendant de la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés.

« De telles restrictions sur l’évaluation (« monitoring ») des violations des droits de l’Homme ne peuvent qu’aggraver l’actuel climat d’impunité » Les organisations appellent le Ministre des Affaires Etrangères Silvan Shalom et les autorités israéliennes à:

  • Retirer publiquement les allégations infondées prononcées par le Ministre Shalom le 21 mai 2003;
  • Mettre un terme aux pratiques de harcèlement, d’intimidation, de menaces, et d’attaques délibérées sur les défenseurs des droits de l’Homme;
  • Cesser les arrestations arbitraires des défenseurs des droits de l’Homme et des ressortissants étrangers. Ceux qui ont été arrêtés doivent être poursuivis pour des infractions définies, reposant sur des preuves objectives et connues du public;
  • Se soumettre aux dispositions de la Déclaration sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme, adoptée le 9 décembre 1998 par l’Assemblée générale des Nations-unies et , en particulier, l’article 1er qui stipule que: ” Chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international”;
  • Lever immédiatement les restrictions à l’accès de la bande de Gaza et faciliter le travail de développement, l’aide humanitaire et l’évaluation (« monitoring ») des droits de l’Homme en garantissant à tous un accès entier et sans restriction; et
  • Se conformer au droit humanitaire et au droit international des droits de l’Homme dans toutes ses actions et s’assurer que tous les meurtres et autres violations font l’objet d’enquêtes approfondies et indépendantes.

Israel-harassment monitors-press release-2003-eng (text in English, PDF)

Israel-harassment monitors-press release-2003-fra (text in French, PDF)

 

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