The ICJ urges the Tunisian Government to stop the persecution of a distinguished Tunisian human rights lawyer who is on a hunger strike to denounce repeated Government attacks.
Radhia Nasraoui, who is on the 25th day of her hunger strike, represents numerous clients in sensitive human rights cases, including political detainees. This has caused her to suffer repeated harassment over several years at the hands of the authorities, including:
- assault and battery;
- threats against her family, clients, and colleagues;
- ransacking of her office;
- confiscation of her computers and clients’ files;
- restrictions on her movements and freedom of speech;
- surveillance of her residence and office; and
- tapping of her telephone line.
“Over the years, the Government of Tunisia has demonstrated its complete disregard for fundamental international human rights principles and has turned attacks on lawyers into a hobby,” said Linda Besharaty-Movaed, ICJ legal advisor. “This is especially disappointing as Tunisia purports to be a beacon of human rights in the region.”
Nearly 40 lawyers observed a hunger strike on 22 October in support of Ms. Nasraoui. Attacks on lawyers in Tunisia have been mounting in the past few years and many lawyers suffer the same treatment as Ms. Nasraoui, yet complaints filed against the police or security services are not investigated, leading to a situation of complete impunity.
The ICJ has addressed several interventions to the Tunisian Government concerning attacks on lawyers. The ICJ monitored the politically motivated trial of the Bar Association in April 2003 in which the Court ruled that a strike by the Bar Association to denounce the malfunctioning of the justice system was illegal. Furthermore, in 2002, upon the invitation of several NGO’s and lawyers, the ICJ/CIJL organized two fact-finding missions to Tunisia but was turned back each time at the airport in Tunis without any explanation.
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La grève de la faim de l’avocate n’émeut guère les autorités
La Commission internationale de juristes (CIJ) exhorte le gouvernement tunisien à cesser le harcèlement de l’éminente avocate de droits de l’homme tunisienne qui a entrepris une grève de la faim pour dénoncer les attaques répétées du gouvernement dont elle fait l’objet.
Radhia Nasraoui, qui en est à son 25ème jour de grève de la faim, représente de nombreux clients dans des cas sensibles de droits de l’homme, y compris des cas de détenus politiques. Ses activités l’ont amenée à subir le harcèlement continu des autorités ces dernières années. Elle a ainsi fait l’objet de :
- Agression et voie de fait ;
- Menaces contre sa famille, ses clients, et collègues;
- Saccage de son bureau;
- Confiscation de ses ordinateurs et des dossiers de ses clients ;
- Entraves à sa liberté de mouvements et à sa liberté d’expression ;
- Surveillance de son domicile et de son bureau;
- Ecoutes illégales de sa ligne téléphonique.
«Au fil des ans, le gouvernement tunisien a démontré son mépris total pour des principes internationaux fondamentaux des droits de l’homme et a fait des attaques contre des avocats un de ses passe-temps favori» a déclaré Linda Besharaty-Movaed, conseillère juridique à la CIJ. «Ceci est d’autant plus consternant que la Tunisie entend être un modèle dans la région en matière de droits de l’homme».
Près de 40 avocats ont observé une grève de la faim le 22 octobre dernier en soutien à Maître Nasraoui. Les attaques contre des avocats en Tunisie ont augmenté ces dernières années et de nombreux avocats souffrent du même traitement que celui réservé à Maître Nasraoui. Cependant, les plaintes déposées contre la police ou les services de sécurité sont classées sans suite, menant ainsi à une situation d’impunité totale.
La CIJ est intervenue à de nombreuses reprises auprès des autorités tunisiennes au sujet de telles attaques contre des avocats. La CIJ a observé le procès de l’Ordre des avocats motivé par des considérations politiques en avril 2003 à l’issue duquel la cour a déclaré qu’une grève de l’Ordre des avocats pour dénoncer les dysfonctionnements de la justice était illégale. En outre, en 2002, à l’invitation des plusieurs ONG et avocats, la CIJ a organisé deux missions d’enquête en Tunisie mais a été refoulée à chaque fois à l’aéroport de Tunis et ce sans aucune explication.
Tunisia-hunger strike-press release-2003-eng (text in English, PDF)